Prise en charge des femmes victimes de violence

 Par le Dr Nicole Vinot, Référente pour le Loiret

 

Dans la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, il y a des avancées concrètes pour les victimes de violences conjugales. Dans cette loi, il y a notamment l’obligation de formation initiale et continue de tous les professionnels en contact avec les femmes victimes de violences.

Le constat est là :

Plus de 220000 femmes sont victimes chaque année de violences en  France.
Beaucoup d’enfants sont des  victimes directes ou collatérales.

Tous les milieux sociaux culturels sont touchés.

Beaucoup de victimes se taisent, par peur, honte….donc, les chiffres sont certainement en dessous de la réalité.

Dans 85% de cas de violence conjugale, la victime est une femme.

 

La MIPROF ( mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) coordonne toutes les actions de lutte contre ces violences.

 

Notre profession est concernée par ce sujet comme toutes les professions  de santé. Pour Muriel Salmona, Psychiatre et spécialiste du psychotrauma, les professionnels de soin sont le 1er recours pour les victimes.

 

A la demande de la MIPROF, l’Ordre National des chirurgiens -dentistes  a demandé à tous les départements d’avoir au moins un référent violences faites  aux femmes.

Dans le Loiret, nous sommes 2 référents, le Dr Guy Collet et le Dr Nicole Vinot. Nous avons eu tous les 2 la chance de travailler avec la MIPROF pour élaborer les outils validés par le CNO à l’attention de la profession. Nous avons participé à la journée de formation des référents, organisée par la MIPROF le 7 décembre dernier.

Notre rôle est de collecter des infos et de vous les transmettre et d’organiser de la formation.

 

Pour connaitre les structures d’accueil et de prise en charge dans le Loiret, j’ai rencontré la déléguée départementale aux droits des femmes à la Préfecture.

Pour le Loiret :

  • Il existe une petite plaquette qui reprend toutes les structures du Loiret
  • Le LAE ( lieu d’accueil et d’écoute , 55 fg St Vincent à Orléans) est le lieu d’accueil des femmes victimes de violences. Cet accueil aide et oriente les victimes vers les autres structures en fonction de leur besoin.

Le LAE peut aussi faire des formations à l’attention des professionnels concernés. Il semble qu’il y ait des budgets pour cela. Je les ai contactés pour savoir ce qui peut être fait pour nous.

Le lien vers le site de la préfecture et le dépliant départemental sur les violences conjugales est sur le site de l’Ordre départemental

 

 En tant que praticien, notre rôle est de savoir repérer et d’orienter les victimes vers les structures d’aide.

Pour repérer ou permettre aux victimes de savoir qu’elles peuvent nous en parler :

  • Mettre une question dans le questionnaire médical :

Etes- vous victime de violence ?

Ou avez-vous subi des chocs sur la face, la tête ?

  • Mettre l’affiche dans le cabinet ( à télécharger sur le site du CNO)

 

Dans le cas de la prise en charge d’une femme victime de violences, le chirurgien-dentiste doit être en mesure de délivrer un certain nombre de conseils et d’informations

  • affirmer clairement que les violences sont interdites par la loi et que les actes de violence relèvent de la seule responsabilité de son auteur ;
  • conseiller à la patiente de se rendre, en cas d’urgence, dans les locaux des services de police ou de gendarmerie, ou encore d’appeler le 17 qui permet de joindre ces services (ou le 112 d’un téléphone portable) ;
  • inviter la victime à appeler le 3919 (Violences femmes info), numéro gratuit d’écoute et d’information anonyme et qui n’est pas repérable sur les factures et les téléphones
  • informer la victime de l’existence d’associations d’aide aux victimes dans le département
  • informer la victime de la possibilité de porter plainte.

Attention

Le chirurgien-dentiste doit être attentif au fait que la patiente peut être accompagnée par un proche qui peut s’avérer être son agresseur ; il est préférable de la recevoir seule dans la salle de soins pour l’examiner.

 

Ce qu’il est possible de dire à la patiente victime :
« Vous n’y êtes pour rien »
« L’agresseur est le seul responsable »
« La loi interdit les violences »
« Vous pouvez être aidée »
« Appelez le 3919 pour être informée de vos droits ( n° non repérable sur la facture de téléphone)
En cas de violences constatées, il faut remplir un certificat médical :

Le certificat médical est un acte qui engage notre responsabilité de praticien.

Ce certificat doit être clair, précis, le plus complet possible, factuel ( il s’agit d’un simple constat, seule l’expertise pourra déterminer des liens de causalité éventuels), iconographié au maximum.

 

Le modèle et les explications pour le remplir sont sur le site du CNO, à télécharger.

 

 

 

 

Sites à consulter :

http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr

  • Informations pour les victimes

N° téléphone anonyme et gratuit : 3919

 

  • Informations pour les professionnels :

Rappels de ce que dit la loi

Courts métrages et livret d’accompagnement élaborés par la MIPROF expliquant les mécanismes de la violence, le repérage et l’impact sur les enfants.

Des infos sur tous les types de violences

www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr

les documents suivants sont téléchargeables sur le site du CNO :

 

 

http://www.loiret.gouv.fr/Politiques-publiques/Solidarite-hebergement-logement-et-populations-vulnerables/Droits-des-femmes-et-egalite/Violences-faites-aux-femmes

C’est le lien vers le site de la préfecture et le dépliant départemental sur les violences conjugales

 

www.memoiretraumatique.org

Le site de l’association mémoire traumatique et victimologie pour connaitre notamment les mécanismes et conséquences des psychotraumatismes.

 

Sur ce site, nous avons les explications sur ce qui se passe en cas de traumatisme au niveau du cerveau, et ce qu’est le phénomène de sidération,  le phénomène de dissociation et la mémoire traumatique. Tout cela expliquant des attitudes que l’on ne comprend pas…. Par exemple, le fait d’avoir des bouches délabrées par évitement des soins dentaires, soins générant une douleur excessive, un dégoût, si des violences ont été subies dans la sphère buccale ; des conduites à risque, des addictions…..

 

Un livre :

« Prendre en charge les victimes d’agressions et d’accidents »

Auteur : Gérard Lopez

Edition Dunod ( les ateliers du praticien)

En 10 leçons, cet ouvrage propose au professionnel d’améliorer ses connaissances et sa pratique clinique en ce qui concerne l’accueil, l’orientation et les soins à donner aux victimes d’agression et d’accidents individuels ou collectifs.

 

 

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